Conférence de presse du 19 mai 2023 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin

2023-05-19 23:00

À l’invitation du premier ministre Li Qiang, le premier ministre de la Fédération de Russie, Mikhail Mishustin, effectuera une visite officielle en Chine les 23 et 24 mai.

À l’invitation du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang, le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), Christophe Lutundula, effectuera une visite officielle en Chine du 21 au 24 mai.

À l’invitation du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang, le vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères néerlandais, Wopke Hoekstra, effectuera une visite officielle en Chine les 23 et 24 mai.

China News Service : Pourriez-vous nous faire part du programme de la visite du premier ministre russe Mikhail Mishustin et des attentes de la Chine à l’égard de cette visite ?

Wang Wenbin : Nous souhaitons la bienvenue au premier ministre Mikhail Mishustin en Chine. Au cours de cette visite, les deux parties auront un échange de vues approfondi sur les relations bilatérales, la coopération pratique et les questions d’intérêt commun. Le premier ministre Mikhail Mishustin se rendra également à Shanghai en plus de Beijing.

La Chine et la Russie sont l’une pour l’autre les plus grands voisins et les principaux marchés émergents, et la coopération entre les deux pays bénéficie d’une forte résilience, d’un vaste potentiel et d’une grande possibilité de développement. En mars de cette année, le président Xi Jinping a effectué une visite d’État fructueuse en Russie, et les deux chefs d’État sont parvenus à des accords communs importants sur le développement des relations bilatérales et de la coopération dans divers domaines. Nous espérons que la visite du premier ministre Mikhail Mishustin renforcera encore notre coopération, approfondira les échanges humains et locaux, et donnera une forte impulsion à la reprise économique mondiale.

Kyodo News : Les dirigeants du G7 ont visité ce matin le musée du mémorial de la paix de Hiroshima. Le premier ministre Fumio Kishida a exprimé l’espoir que les dirigeants comprendraient la tragédie causée par les bombes atomiques que les États-Unis ont larguées sur Hiroshima et Nagasaki en 1945, afin d’œuvrer en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Les tragédies causées par les armes nucléaires ne devraient plus jamais se reproduire. Le Japon s’est présenté comme un défenseur d’un monde sans armes nucléaires. Mais en fait, le Japon est confortablement assis sous le parapluie nucléaire des États-Unis, et il s’oppose et entrave la renonciation des États-Unis à l’utilisation en premier des armes nucléaires. Nous espérons que le Japon n’adoptera plus une position hypocrite sur cette question.

AP : Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy participera au sommet du G7 ce week-end. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? La Chine y voit-elle une évolution positive ? Deuxième question : selon les rapports, un accord de défense serait en cours de discussion entre les États-Unis et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? La Chine envisage-t-elle des contre-mesures ?

Wang Wenbin : En ce qui concerne votre première question, nous espérons que la coopération internationale concernée adhérera aux principes d’ouverture et d’inclusion et jouera un rôle constructif dans la promotion de la paix, de la stabilité et du développement de la région et du monde, plutôt que d’inciter à la division et à la confrontation.

En ce qui concerne votre deuxième question, la Chine n’est pas opposée à des échanges normaux et à une coopération régulière entre les parties concernées et les pays insulaires du Pacifique. La Chine maintient toujours que la communauté internationale doit accorder plus d’attention et de soutien au développement et à la prospérité des pays insulaires du Pacifique. Tout document de coopération négocié et signé devrait servir cet objectif. Nous nous opposons à l’introduction de contestations géopolitiques dans la région des pays insulaires du Pacifique par quelque pays que ce soit.

CCTV : Les inscriptions à la 76e Assemblée mondiale de la santé (AMS) seront closes cette semaine. Taïwan n’a pas reçu d’invitation. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde. Le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légal représentant l’ensemble de la Chine. Taïwan est une partie inséparable du territoire chinois. La position de la Chine sur la participation de la région de Taïwan aux activités des organisations internationales, y compris celles de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), est cohérente et claire. Elle doit être traitée conformément au principe d’une seule Chine. Il s’agit d’un principe fondamental affirmé dans la résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations Unies et dans la résolution 25.1 de l’Assemblée mondiale de la santé.

Pendant huit années consécutives, de 2009 à 2016, la région de Taïwan a participé à l’AMS en tant qu’observateur au nom du « Taipei chinois ». Il s’agit d’un arrangement spécial conclu dans le cadre d’une consultation entre les deux rives du détroit de Taïwan, sur la base de l’adhésion des deux rives du détroit de Taiwan au Consensus de 1992, qui incarne le principe d’une seule Chine. Le principe d’une seule Chine est le fondement politique à la fois du développement pacifique des relations entre les deux rives du détroit de Taïwan et de l’arrangement spécial pour la participation de la région de Taïwan à l’Assemblée mondiale de la santé. Après son arrivée au pouvoir en 2016, le Parti démocrate progressiste (PDP) a fait passer les calculs politiques avant le bien-être du peuple taïwanais et s’est obstiné dans la position de l’« indépendance de Taïwan ». Par conséquent, le fondement politique de la participation de la région de Taïwan à l’AMS n’existe plus. Afin de respecter le principe d’une seule Chine ainsi que le caractère sacré et l’autorité des résolutions concernées de l’Assemblée générale des Nations Unies et de l’AMS, la Chine a décidé de ne pas accepter la participation de la région de Taïwan à l’AMS de cette année.

Les autorités taïwanaises prétendent que leur absence de l’AMS entraînera une « lacune » dans les efforts mondiaux de lutte contre les épidémies. Ce n’est pas le cas. Elles utilisent cette fausse hypothèse comme prétexte pour entrer dans l’AMS. Le gouvernement central chinois attache une grande importance à la santé et au bien-être de nos compatriotes de la région de Taïwan et a pris, en respectant le principe d’une seule Chine, les dispositions nécessaires pour que Taïwan participe aux affaires sanitaires mondiales. Conformément à l’accord conclu entre la Chine et l’OMS, les experts médicaux et sanitaires taïwanais peuvent participer aux réunions techniques de l’OMS à condition que le principe d’une seule Chine soit respecté. Rien qu’au cours de l’année écoulée, les experts de technologie médicale de la région chinoise de Taïwan ont pris part à 24 reprises à des activités techniques de l’OMS, auxquelles ont participé 26 personnes. Taïwan a accès en temps utile aux informations de l’OMS sur les urgences de santé publique mondiales et communique à l’OMS en temps utile les informations sur les urgences de santé publique à Taïwan. Jusqu’à présent, le gouvernement central chinois a informé plus de 500 fois la région de Taïwan sur l’épidémie de COVID-19, y compris sur les cas confirmés de résidents taïwanais séjournant sur le continent. Ces dispositions ont permis à Taïwan de faire face rapidement et efficacement à toute urgence locale ou internationale en matière de santé publique. Les autorités du PDP exagèrent la participation de Taïwan à l’AMS, non pas parce qu’elle est nécessaire à la lutte contre l’épidémie, mais parce qu’elles y voient un moyen potentiel d’élargir l’espace international pour l’« indépendance de Taïwan ».

La décision de la Chine de ne pas accepter la participation de la région de Taïwan à l’AMS de cette année a été largement soutenue et comprise par la communauté internationale. Récemment, près de 140 pays ont fait part à la Chine de leur position d’adhésion au principe d’une seule Chine et d’opposition à la participation de Taïwan à l’AMS. Près de 100 pays ont écrit au directeur général de l’OMS ou ont fait des déclarations publiques pour le faire savoir. Cela montre une fois de plus que le principe d’une seule Chine bénéficie d’un soutien international et représente la tendance dominante. Cela montre que l’écrasante majorité des pays défendent la position juste et équitable sur la participation de Taïwan à l’AMS. Les peuples du monde entier sont perspicaces. Toute tentative de jouer la « carte de Taïwan » pour contenir la Chine sera fermement rejetée par l’écrasante majorité des membres de la communauté internationale et vouée à l’échec.

Bloomberg : Les États-Unis et Taïwan ont convenu de renforcer leurs relations commerciales, ce qui constitue le premier résultat tangible d’une initiative commerciale entre les États-Unis et Taïwan annoncée l’année dernière. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Wang Wenbin : La Chine s’oppose fermement à toute forme d’interaction officielle entre la région chinoise de Taïwan et les pays qui ont des relations diplomatiques avec la Chine. Cela inclut la négociation ou la signature de tout accord impliquant la souveraineté et ayant un caractère officiel. La démarche des États-Unis viole gravement le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, et va à l’encontre de l’engagement pris par les États-Unis de n’entretenir que des relations non officielles avec Taïwan. La Chine est vivement mécontente de cette décision et s’y oppose fermement.

Les États-Unis doivent respecter le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis par des actions concrètes, cesser toute interaction officielle avec Taïwan, s’abstenir de négocier ou de signer tout accord ayant des implications en matière de souveraineté ou de nature officielle avec la région chinoise de Taïwan, et cesser d’envoyer un message erroné aux forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taïwan » au nom de l’économie et du commerce.

Reuters : Le président zambien Hakainde Hichilema a déclaré ce mois-ci qu’il souhaitait rencontrer le président Xi Jinping afin d’obtenir une restructuration de la dette zambienne. La partie chinoise acceptera-t-elle les conditions de la réduction de la dette lors de la prochaine réunion officielle des créanciers ? Si ce n’est pas le cas, quelles en sont les raisons ?

Wang Wenbin : La Chine prend au sérieux la question de la dette de la Zambie. La Chine est le premier créancier officiel international à avoir accordé un allègement de la dette à la Zambie et a joué un rôle constructif dans le traitement de la dette zambienne en tant que coprésident du comité des créanciers de la Zambie. Selon les données du ministère zambien des Finances et de la planification nationale, la dette des institutions financières multilatérales et des prêteurs commerciaux principalement occidentaux représente 70 % de la dette extérieure de la Zambie. Ils doivent prendre des mesures plus énergiques dans le traitement de la dette zambienne afin d’aider la Zambie à sortir de la crise de la dette de manière globale, systématique et efficace. La Chine est restée en contact étroit avec la Zambie et les parties concernées, et continuera à travailler conjointement pour trouver la meilleure solution.

AFP : Le ministère des Affaires étrangères dispose-t-il aujourd’hui de nouvelles informations sur le naufrage du bateau de pêche chinois dans l’océan Indien ?

Wang Wenbin : Après le naufrage du bateau de pêche « Lupeng Yuanyu 028 » dans la partie centrale de l’océan Indien le 16 mai, le ministère des Affaires étrangères, conformément aux instructions du secrétaire général Xi Jinping, a immédiatement activé le mécanisme d’urgence pour la protection consulaire et a travaillé en pleine collaboration avec les départements compétents, y compris ceux responsables des transports et de la pêche, ainsi qu’avec les gouvernements locaux concernés, pour mener conjointement les opérations de recherche et de sauvetage. Le 18 mai, les navires de la marine chinoise ont récupéré deux corps dans la zone où l’accident s’est produit.

L’opération de recherche et de sauvetage est en cours. D’autres sauveteurs professionnels, dont des plongeurs envoyés par le Sri Lanka, sont en route. L’Australie, l’Inde, le Sri Lanka et d’autres pays ont envoyé des navires et des avions pour participer aux opérations de recherche et de sauvetage, et nous leur en sommes reconnaissants. Nous continuerons à travailler avec toutes les parties pour faire tout ce qui est nécessaire et faire tout notre possible pour rechercher les disparus.

Al Jazeera : Selon les rapports, ce week-end, le G7 discutera de sanctions supplémentaires à l’encontre de la Russie. La semaine prochaine, le premier ministre russe Mikhail Mishustin conduira une délégation en Chine. Ce choix du moment est-il intentionnel ? La Chine espère-t-elle contrebalancer les actions du G7 en renforçant ses relations commerciales avec la Russie ? Deuxième question : des rapports indiquent que la secrétaire au Trésor américain Janet Yellen se rendra bientôt à Beijing. La partie chinoise peut-elle confirmer cette visite ou partager des détails à ce sujet ?

Wang Wenbin : En ce qui concerne votre première question, la Chine s’oppose toujours aux sanctions unilatérales et à la juridiction au bras long qui n’ont pas de base dans le droit international ou de mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies. La Chine mène toujours une coopération économique et commerciale normale avec la Russie et d’autres pays sur la base de l’égalité et du bénéfice mutuel. La coopération entre la Chine et la Russie ne vise aucune tierce partie et ne doit subir aucune perturbation ni coercition de la part d’un tiers.

En ce qui concerne votre deuxième question, la Chine et les États-Unis maintiennent une communication nécessaire.

Beijing Youth Daily : La partie chinoise vient d’annoncer que le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères néerlandais Wopke Hoekstra se rendra en Chine. Comment la Chine perçoit-elle les relations actuelles entre la Chine et les Pays-Bas et quelles sont les attentes de la Chine à l’égard de cette visite ?

Wang Wenbin : La Chine et les Pays-Bas sont des partenaires ouverts, pragmatiques et globaux. L’année dernière, nos deux pays ont célébré le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs. En 2014, le président Xi Jinping a effectué une visite historique aux Pays-Bas, qui a marqué le début d’une nouvelle ère de développement global et rapide des relations bilatérales. Ces dernières années, la Chine et les Pays-Bas ont entretenu des échanges étroits à haut niveau et obtenu des résultats fructueux en matière de coopération dans tous les domaines. Les deux pays partagent un consensus étendu dans des domaines tels que la protection du libre-échange et la défense du multilatéralisme.

Au cours de la visite du vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères Wopke Hoekstra, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang procédera à un échange de vues avec lui sur les relations Chine-Pays-Bas et Chine-Union européenne, ainsi que sur des questions internationales et régionales d’intérêt commun. La Chine est prête à collaborer avec les Pays-Bas dans le cadre de cette visite afin de poursuivre la mise en œuvre des accords importants conclus entre les dirigeants de nos deux pays, d’approfondir la confiance politique mutuelle, d’élargir la coopération pratique, de porter le partenariat ouvert et pragmatique pour une coopération globale à de nouveaux sommets et de contribuer conjointement à la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales et à la reprise de l’économie mondiale.

NHK : Le Japon, en tant que président du sommet du G7, envisage d’inclure ce qui suit dans la déclaration commune, à savoir qu’étant donné les actions de la Russie et de la Chine, il est important de préserver et de renforcer l’ordre international fondé sur le droit. Quel est le commentaire de la Chine sur les considérations japonaises ?

Wang Wenbin : Avant de parler de règles et d’ordre, le Japon doit d’abord mettre fin à l’acte irresponsable consistant à mettre en œuvre le plan de rejet de l’eau radioactive dans l’océan, se réengager explicitement en faveur de l’ordre international de l’après-guerre et empêcher sans équivoque ceux qui, au Japon, tentent de faire reculer la roue de l’histoire en blanchissant l’histoire de l’agression, en honorant les militaristes et en justifiant leurs crimes.

CCTV : Il est rapporté que le représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires eurasiennes, ambassadeur Li Hui, qui est en visite en Ukraine et dans d’autres pays, prévoit également visiter le siège de l’Union européenne (UE). Pouvez-vous confirmer cette information et nous en dire plus ?

Wang Wenbin : À l’invitation de l’UE, le représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires eurasiennes, ambassadeur Li Hui, visitera le siège de l’UE.

La Chine est prête à continuer à promouvoir les pourparlers de paix et à apporter sa contribution au règlement politique de la crise ukrainienne.

Agence de Presse Xinhua : L’Agence de Presse Xinhua a publié un rapport intitulé « La diplomatie coercitive des États-Unis et leurs méfaits », qui a été mis en ligne sur le site web du ministère des Affaires étrangères. Le même jour, un haut fonctionnaire du gouvernement américain a déclaré que des préoccupations seraient exprimées au sujet de la soi-disant « coercition économique » de la Chine dans la déclaration commune qui sera publiée par le G7. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Les États-Unis accusent souvent les autres pays d’utiliser leur statut de grande puissance, des politiques coercitives et la coercition économique pour faire pression sur les autres pays et s’engager dans une diplomatie coercitive. C’est ainsi que les États-Unis projettent sur les autres leurs mauvais résultats. Le fait est que les États-Unis sont à l’origine même de la diplomatie coercitive. Ce sont les États-Unis et eux seuls qui détiennent les droits d’auteur et les droits de propriété intellectuelle de la diplomatie coercitive. La diplomatie coercitive est devenue un élément essentiel de la boîte à outils de la politique étrangère américaine. Dans leur intérêt égoïste, les États-Unis ont recours à toutes sortes de mesures politiques, économiques, militaires, culturelles ou autres en tant qu’outils de la diplomatie coercitive pour contenir et réprimer les pays du monde entier. Les victimes de la diplomatie coercitive américaine sont réparties dans le monde entier, les pays en développement étant les plus touchés.

En promulguant la « Loi sur les Puces et la Science », le gouvernement américain interdit aux entreprises de semi-conducteurs qui bénéficient d’une aide financière fédérale de se développer de manière substantielle en Chine, oblige ses alliés à imposer des restrictions à l’exportation vers la Chine et cherche à diviser les chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales en puces. Les États-Unis utilisent le pouvoir du pays pour réprimer les entreprises chinoises de haute technologie et intimident même les autres pays pour qu’ils ne coopèrent pas avec les fournisseurs chinois de 5G.

Même les alliés des États-Unis n’ont pas été épargnés par cette coercition impitoyable. Des entreprises telles que Toshiba du Japon, Siemens de l’Allemagne et Alstom de la France en sont toutes les victimes. Si le sommet du G7 doit discuter de la réponse à la coercition économique, peut-être devrait-il d’abord discuter de ce que les États-Unis ont fait aux six autres membres du groupe.

Le rapport publié par l’Agence de Presse Xinhua contient de nombreux faits et données qui révèlent le bilan déplorable de la diplomatie coercitive des États-Unis dans le monde. Il montre au monde la nature hégémonique, dominatrice et intimidante de la diplomatie coercitive américaine et les graves dommages qu’elle cause à l’indépendance et au développement des pays, à la stabilité régionale et à la paix mondiale. Le rapport vaut la peine d’être lu.

La Chine n’a aucun goût pour la coercition et l’intimidation. Nous adoptons toujours une position claire et nette contre l’hégémonie, l’unilatéralisme et la diplomatie coercitive. Nous invitons le G7 à suivre la tendance dominante d’ouverture et d’inclusion dans le monde d’aujourd’hui et à cesser de pratiquer une diplomatie coercitive ou de construire des cercles restreints et exclusifs.

AFP : Selon les rapports, la Chine boycottera la semaine prochaine les réunions et les événements du G20 consacrés au tourisme, qui devraient se tenir dans la partie du Cachemire administrée par l’Inde. La partie chinoise peut-elle confirmer cette information ? Prévoit-elle y participer ou non ?

Wang Wenbin : La Chine s’oppose fermement à la tenue de toute forme de réunion du G20 sur un territoire contesté. Nous ne participerons pas à de telles réunions.

Dragon TV : Selon les rapports, un fonctionnaire américain a déclaré que le communiqué du sommet du G7 de cette année mettrait l’accent sur la « réduction des risques » plutôt que sur le « découplage » par rapport à la Chine. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Avant de parler de « réduction des risques », il faut savoir quels sont les risques et d’où ils viennent.

Les plus grands risques auxquels le monde est confronté aujourd’hui sont : l’acte hégémonique consistant à utiliser l’avantage militaire pour lancer des invasions barbares aux pays vulnérables tels que l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie, l’acte d’intimidation consistant à saper le principe de l’économie de marché et les règles du commerce international en élargissant à l’excès le concept de sécurité nationale et en s’attaquant sans raison aux entreprises étrangères, et la tentative d’inverser la roue de l’histoire en exagérant les récits de « la démocratie contre l’autoritarisme » et en ramenant le monde à l’époque de la guerre froide. Il est clair qu’aucun de ces risques ne vient de la Chine. Ils proviennent tous d’une poignée de pays qui ont cherché à coller diverses étiquettes à la Chine.

La Chine s’engage sur la voie d’un développement pacifique et d’une stratégie d’ouverture gagnant-gagnant. Au cours de la dernière décennie, la Chine a été à l’origine d’une croissance économique mondiale plus importante, en moyenne annuelle, que les membres du G7 réunis. La Chine apporte au monde des opportunités, de la stabilité et de l’assurance plutôt que des défis, des troubles et des risques.

Le découplage n’est pas réaliste pour le monde d’aujourd’hui, qui n’a pas besoin de la soi-disant « réduction des risques » ciblant la Chine. Ce dont le monde a vraiment besoin, c’est de se débarrasser des mentalités fondées sur l’idéologie, des camps opposés et des cercles exclusifs.

Agence de Presse Xinhua : Le sommet Chine-Asie centrale s’est tenu avec succès à Xi’an ce matin. Pourriez-vous nous en dire plus sur ce sommet ?

Wang Wenbin : Ce matin, le président Xi Jinping a présidé le sommet inaugural Chine-Asie centrale à Xi’an, dans la province du Shaanxi. Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, le président kirghize Sadyr Japarov, le président tadjik Emomali Rahmon, le président turkmène Serdar Berdymoukhamedov et le président ouzbek Chavkat Mirziyoïev ont participé au sommet. Dans une atmosphère amicale, les présidents ont passé en revue l’histoire des échanges amicaux entre la Chine et les cinq pays d’Asie centrale, ont fait le point sur les expériences de coopération dans divers domaines et ont envisagé les orientations futures de la coopération. Ils ont convenu de se tourner vers l’avenir et de travailler ensemble pour une communauté de destin Chine-Asie centrale plus étroite.

Le président Xi Jinping a prononcé un discours intitulé « Construire ensemble une communauté d’avenir partagé Chine-Asie centrale d’entraide mutuelle, de développement partagé, de sécurité universelle et d’amitié éternelle ». Au moment où les changements jamais connus depuis un siècle s’accélèrent, les transformations du monde, de notre temps et de l’Histoire s’opèrent de manière inédite, a noté le président Xi Jinping. L’Asie centrale, qui se trouve au cœur du continent eurasiatique, est un carrefour entre l’Orient et l’Occident, entre le Sud et le Nord, a-t-il ajouté. 

Le monde a besoin d’une Asie centrale stable. La souveraineté, la sécurité, l’indépendance et l’intégrité territoriale des pays d’Asie centrale doivent être sauvegardées. Les voies de développement choisies en toute indépendance par leurs peuples doivent être respectées. Les efforts de la région pour la paix, l’harmonie et la tranquillité doivent être soutenus.

Le monde a besoin d’une Asie centrale prospère. Une Asie centrale dynamique et prospère permettra de répondre à l’aspiration des peuples de la région à une vie meilleure, et d’injecter une forte impulsion à la reprise et à la croissance de l’économie mondiale.

Le monde a besoin d’une Asie centrale harmonieuse. La solidarité, l’inclusion et l’harmonie sont l’aspiration des peuples de la région. Personne n’a le droit de semer la discorde ou la confrontation en Asie centrale, encore moins d’y poursuivre leurs propres intérêts politiques.

Le monde a besoin d’une Asie centrale interconnectée. Dotée d’atouts géographiques privilégiés, l’Asie centrale a la base, les conditions et les capacités de devenir une plaque tournante importante au service de l’interconnexion du continent eurasiatique, pour apporter sa part de contribution au commerce des marchandises, aux échanges entre les civilisations et au développement scientifique et technologique dans le monde.

Le président Xi Jinping a souligné que l’année dernière, la Chine et les pays d’Asie centrale avaient annoncé la vision de construire une communauté d’avenir partagé Chine-Asie centrale. C’est un choix historique que nous avons fait dans le nouveau contexte de l’époque, en tenant compte des intérêts fondamentaux et de l’avenir radieux de nos peuples. Pour construire une communauté d’avenir partagé Chine-Asie centrale, il est important de poursuivre quatre principes.

Premièrement, poursuivre l’entraide mutuelle. Nous devons approfondir la confiance stratégique mutuelle et continuer de nous prêter mutuellement un soutien ferme sans équivoque sur les questions touchant à nos intérêts vitaux telles que la souveraineté, l’indépendance, la dignité nationale et le développement de long terme, pour construire ensemble une communauté d’entraide, de solidarité et de confiance mutuelle.  

Deuxièmement, poursuivre le développement partagé. Nous devons continuer d’être à l’avant-garde de la coopération dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route », travailler à la mise en œuvre de l’Initiative pour le développement mondial, réaliser pleinement le potentiel de coopération dans les domaines traditionnels, et faire émerger de nouveaux pôles de croissance dans les domaines comme la réduction de la pauvreté et le développement vert et bas carbone, pour bâtir ensemble une communauté de coopération gagnant-gagnant et de progrès communs.

Troisièmement, poursuivre la sécurité universelle. Nous devons joindre nos efforts dans la mise en œuvre de l’Initiative pour la sécurité mondiale, nous opposer fermement aux tentatives des forces extérieures de s’ingérer dans les affaires intérieures des pays de la région, et rechercher des solutions aux problèmes sécuritaires de la région, pour construire ensemble une communauté à l’abri des conflits et bénéficiant de la paix durable.

Quatrièmement, poursuivre l’amitié éternelle. Nous devons traduire en actes l’Initiative pour les civilisations dans le monde, renforcer le partage d’expérience en matière de gouvernance, approfondir l’inspiration mutuelle entre les civilisations, et consolider le fondement d’une amitié éternelle entre nos peuples, pour construire ensemble une communauté d’affinités et de convictions partagées.

Le président Xi Jinping a souligné que ce sommet offrait une nouvelle plateforme et ouvrait de nouvelles perspectives à la coopération entre la Chine et l’Asie centrale. La Chine souhaite saisir les opportunités ainsi offertes et travailler en étroite collaboration avec les différentes parties pour bien planifier, bâtir et développer cette coopération.

Premièrement, la Chine a proposé de créer des mécanismes de rencontre et de dialogue dans les domaines de l’industrie et l’investissement, de l’agriculture, du transport, de la gestion des urgences, de l’éducation et entre les partis politiques, dans le but d’offrir de vastes plateformes à une coopération mutuellement bénéfique tous azimuts entre nos pays.

Deuxièmement, nous devons élargir les relations économiques et commerciales. La Chine adoptera davantage de mesures de facilitation du commerce, optimisera les accords d’investissement bilatéraux, ouvrira des « voies vertes » pour le dédouanement rapide des produits agricoles et secondaires dans tous les postes-frontières entre la Chine et les pays d’Asie centrale, organisera une vente en live des produits de l’Asie centrale et créera un centre d’échanges de matières premières.

Troisièmement, nous devons approfondir l’interconnexion.  La Chine travaillera sur tous les plans à augmenter le volume du transport transfrontalier de marchandises, soutiendra le développement du corridor de transport international transcaspien, promouvra énergiquement l’ouverture du marché du transport aérien et développera un réseau logistique régional. La Chine renforcera la construction des centres de groupage pour le fret ferroviaire Chine-Europe, encouragera des entreprises compétentes à créer des entrepôts d’outre-mer dans les pays d’Asie centrale et mettra en place des plateformes de services numériques intégrées.

Quatrièmement, nous devons élargir la coopération énergétique. La Chine propose d’établir un partenariat Chine-Asie centrale pour le développement énergétique. Nous devons accélérer la construction de la ligne D du gazoduc Chine-Asie centrale, élargir le commerce bilatéral du pétrole et du gaz, développer la coopération sur toute la chaîne industrielle de l’énergie et intensifier la coopération sur les énergies nouvelles et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.

Cinquièmement, nous devons promouvoir l’innovation verte. La Chine entend coopérer avec les pays d’Asie centrale dans les domaines comme l’aménagement et l’exploitation des terres salines et alcalines et l’irrigation économe en eau, construire ensemble un laboratoire commun sur l’agriculture en zone aride et contribuer au règlement de la crise écologique de la mer d’Aral. Elle soutient la création d’entreprises de haute technologie et de parcs industriels de l’informatique en Asie centrale. La Chine sera heureuse de voir les pays d’Asie centrale participer aux programmes de coopération spéciaux dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route », notamment sur les technologies de développement durable, l’innovation et les start-up ainsi que les sciences et technologies de l’information spatiale.

Sixièmement, nous devons renforcer les capacités de développement. La Chine élaborera un programme de coopération spécial Chine-Asie centrale sur la réduction de la pauvreté par les sciences et technologies, mettra en œuvre le « Programme Chine-Asie centrale du renforcement des technologies et compétences », ouvrira plus d’Ateliers Luban dans les pays d’Asie centrale et encouragera les entreprises chinoises implantées dans cette région à créer davantage d’emplois locaux. La Chine fournira un soutien financier et une aide sans contrepartie.

Septièmement, nous devons renforcer le dialogue entre les civilisations. La Chine invite les pays d’Asie centrale à participer au programme « Route de la Soie culturelle », mettra en place plus de centres de médecine traditionnelle en Asie centrale, et accélérera l’établissement de centres culturels entre la Chine et les pays d’Asie centrale. Elle continuera d’accorder des bourses gouvernementales en faveur des pays d’Asie centrale et soutiendra l’adhésion des établissements d’enseignement supérieur des pays d’Asie centrale à l’Alliance des universités de la Route de la Soie, organisera le programme « Capitale culturelle et touristique Chine-Asie centrale », mènera à bien l’Année populaire de la culture et des arts entre la Chine et les pays d’Asie centrale, et ouvrira des lignes ferroviaires spéciales du tourisme culturel vers l’Asie centrale.

Huitièmement, nous devons préserver la paix dans la région. La Chine est prête à accompagner les pays d’Asie centrale dans le renforcement de leur sécurité d’application de la loi, et de leurs capacités en matière de défense, à soutenir les efforts qu’ils déploient en toute indépendance visant à préserver la sécurité régionale et à combattre le terrorisme, et à coopérer avec les cinq pays dans la cybersécurité. Nous continuerons de valoriser le rôle du mécanisme de coordination entre les pays voisins de l’Afghanistan pour promouvoir ensemble la paix et la reconstruction dans le pays.

Les présidents des cinq pays d’Asie centrale ont successivement pris la parole. Ils ont remercié la Chine d’avoir initié et accueilli avec succès le premier sommet Chine-Asie centrale, et ont évoqué de manière positive les résultats fructueux de leur coopération globale avec la Chine. Ils ont noté que, partageant une amitié millénaire et des liens profonds, les pays d’Asie centrale et la Chine étaient toujours de bons voisins, de bons amis et de bons partenaires de soutien et de confiance mutuels, et que les pays d’Asie centrale étaient les vieux amis les plus sincères de la Chine à l’ouest, au-delà du col de Yangguan. La Chine est devenue une force cruciale pour assurer la sécurité et la stabilité mondiales et pour promouvoir le développement scientifique, technologique et économique du globe. La coopération avec la Chine est un facteur important, indispensable à la poursuite du développement durable par les pays. L’approfondissement des relations entre les cinq pays d’Asie centrale et la Chine répond aux aspirations communes de tous leurs peuples et aux intérêts fondamentaux et à long terme des pays. Le sommet Chine-Asie centrale offre une nouvelle plateforme pour leur coopération et fait entrer leurs relations dans une nouvelle ère. Les parties saluent et apprécient la politique d’amitié et de coopération de la Chine à l’égard de l’Asie centrale. Elles se sont déclarées prêtes à continuer à exploiter pleinement le rôle stratégique et prépondérant de la diplomatie du chef d’État, à étendre et à renforcer le mécanisme du sommet Asie centrale-Chine, à améliorer la planification et la coordination au plus haut niveau et à approfondir leur coopération pratique avec la Chine dans tous les domaines. L’objectif est d’apporter davantage de bénéfices aux peuples, d’aider les pays à atteindre un développement et une prospérité communs, et d’apporter leurs contributions qui leur reviennent à la sécurité et à la stabilité régionales.

Les cinq présidents se sont fermement engagés à choisir une voie de développement adaptée à leurs conditions nationales, à préserver fermement leurs intérêts fondamentaux, notamment la souveraineté, l’indépendance, la sécurité et l’intégrité territoriale, et à s’opposer à toute ingérence dans les affaires intérieures d’autrui. Ils ont fait l’éloge de la vision d’une communauté de destin pour l’humanité, de l’Initiative pour la Sécurité mondiale, de l’Initiative pour le développement mondial et de l’Initiative pour la civilisation mondiale présentées par le président Xi Jinping. Ils se sont déclarés prêts à mettre sérieusement en œuvre les accords communs importants et les résultats de ce sommet, à profiter du 10e anniversaire de la mise en avant de l’Initiative « la Ceinture et la Route » pour renforcer la synergie entre leurs stratégies de développement et la construction conjointe de « la Ceinture et la Route », à faire progresser la connectivité régionale et à approfondir la coopération pratique dans des domaines tels que le commerce, l’investissement, l’agriculture, l’énergie, la science et la technologie, et la sécurité, ainsi qu’à intensifier les échanges entre les peuples. Ils relèveront ensemble les défis, parviendront à une coopération gagnant-gagnant et construiront une communauté d’avenir partagé Chine-Asie centrale plus étroite.

Avec les présidents des cinq pays d’Asie centrale, le président Xi Jinping a signé la Déclaration de Xi’an du sommet Chine-Asie centrale et a adopté la liste des résultats du sommet Chine-Asie centrale.

Ce sommet a marqué un bon départ pour la coopération. Nous sommes convaincus qu’avec nos efforts conjoints, les relations entre la Chine et les pays d’Asie centrale iront de l’avant comme un navire bravant tous les vents et toutes les vagues, apporteront une nouvelle vitalité au développement et à la revitalisation des six pays et injecteront une énergie forte et positive à la paix et à la stabilité de la région.